Œufs - La Pondation de Félicie

5 bonnes raisons de ne pas consommer les œufs !

La Pondation de Félicie se définit comme un refuge antispéciste (A voir notre article prochainement) et à ce titre, nous ne consommons pas les œufs, ni ne les vendons…

Vous pourriez vous dire que c’est se couper d’une source de dons intéressantes mais pour l’anecdote, quand nous les vendions au départ, dans le but d’acheter nourriture et paillage, les gens ont fini par considérer les poules de la Pondation de Félicie comme de simples boites à œufs frais, pas chers ! « Bah elles n’ont rien pondu aujourd’hui ! » « Et comment je vais faire le gouter des enfants, moi ! » « Vous leurs direz de nous faire de bons œufs, hein ! » Nous avons dit STOP !

Voici donc 5 bonnes raisons de ne pas consommer les œufs !

1°) L’œuf n’est pas un cadeau fait aux humains pour leur consommation : c’est un ovule

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A l’instar des femmes humaines, les poules naissent avec un stock défini d’ovules, qu’elles libèrent de manière régulière, qu’il y ait ou non fécondation.

Si un ovule humain n’est pas fécondé, il est simplement évacué par les menstruations.

Pour la poule, c’est un peu différent. Que l’ovule serve ou non le but auquel il est destiné, à savoir la reproduction de l’espèce, les poules forment un œuf contenant tous les apports nécessaires à la croissance d’un éventuel poussin. Une fois cette poche de nutriments entourée d’une coquille protectrice formée, elle est pondue.

Le comportement naturel des poules serait de collecter un certain nombre d’œufs, avant de s’affairer à les couver, pour que les embryons de poussins se développent, dans le but ultime de voir naître leur progéniture.

Si les œufs sont non fécondés, ils finissent simplement par pourrir ; s’ils sont non viables (avec une coquille trop fragile), ils sont mangés par la poule, qui récupère alors les nutriments qu’elle avait utilisé pour sa formation (de la même manière qu’une mère mammifère mange le placenta de son nouveau-né).

C’est suivant ce modèle que nous avons fait le choix de redistribuer leurs œufs aux poules que nous recueillons, en prenant préalablement soin de les cuire, pour des raisons sanitaires.

2°) Plus de 47% des œufs français proviennent de poules élevées en batterie

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Si ce chiffre tend à décroître chaque année, par une mobilisation des consommateurs, et un choix politique d’interdire, à terme, cette pratique, l’élevage en batterie des poules pondeuses n’en reste pas moins un modèle bien trop répandu, en total inadéquation avec les besoins naturels des poules.

Si l’on sait fort peu de choses quant aux comportements naturels d’une poule « sauvage », il semble évident qu’elles ne sont pas destinées à vivre dans des bâtiments clos, éclairés uniquement par lumière artificielle, à raison de 12 individus ou plus par m².

Pour preuve, leur bec est épointé à la naissance, opération douloureuse réalisée à vif, afin d’éviter qu’elles ne se blessent entre elles, se piquant par manque d’espace et par ennui.

En France, un élevage de 3.000 individus est considéré comme petit, alors que les poules ne sont capables de reconnaître, personnellement, qu’une centaine de congénères.

Leur société est normalement hiérarchisée, et organisée en différents groupes, caractère ne pouvant s’exprimer dans de telles conditions de surpopulation.

Si de plus en plus de consommateurs rejettent sciemment ce mode de production, préférant acheter des œufs de poules élevées en plein air, les œufs de batterie sont toujours utilisés dans la majorité des préparations dont l’étiquetage ne mentionne pas l’origine de ces derniers, ou encore dans beaucoup d’enseignes de restauration.

La seule solution viable à grande échelle afin de cesser entièrement toute consommation d’œufs de poules élevées en batterie semble donc d’en refuser toute forme de consommation.

(La question demeure plus complexe quand ces œufs sont utilisés dans l’industrie pharmaceutique, le coût élevé des alternatives justifiant généralement leur utilisation. A ce sujet, nous ne disposons malheureusement pas des clefs permettant d’identifier de réels leviers au changement.)

3°) Même bio ou label rouge, la poule qui a fourni l’œuf a une durée de vie de 18 mois seulement

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A l’heure où la rentabilité demeure le critère essentiel pour toute filière, les poules ne sont maintenues en élevage que tant qu’elles sont le plus productives (sauf exception dans de petits élevages indépendants).

A la sortie de la poussinière, elles passent les 6 premiers mois de leur vie en élevage de poulette, jusqu’à atteindre la maturité sexuelle.

Les lignées sont spécifiquement sélectionnées pour être les plus productives possibles, et leur patrimoine génétique est peu renouvelé par l’introduction de géniteurs d’une autre lignée. De ce fait, les tares s’accumulent naturellement, et on constate des lignées entières porteuses de malformations cardiaques ou de terrains favorables à des pathologies de la sphère reproductrice, aggravées par les conditions d’élevage conventionnel.

Mais ces pathologies se déclarent généralement bien après que la poule n’ait rempli son œuvre pour l’industrie.

A 6 mois, elle rejoint l’élevage de ponte, et va produire environ 300 œufs. Ce nombre décroît la deuxième année, justifiant le fait qu’à 18 mois, la plupart des poules d’élevage soient envoyées à l’abattoir, le coût de leur entretien n’étant plus compensé par leur productivité.

La recherche de prix les plus bas pour satisfaire les consommateurs n’est donc qu’une partie du problème ; puisque, même en augmentant le tarif des œufs de sorte à les maintenir en condition d’élevage jusqu’à leur mort naturelle, les soucis de santé inhérents à l’élevage et à la sélection des lignées apparaîtraient dans la foulée.

La seule solution pour cesser de perpétuer des lignées d’animaux non viables, et qui ne pourront donc pas jouir pleinement de leur existence (à raison d’une dizaine d’années, pour les races rustiques), serait donc, dans une perspective à long terme, de cesser de consommer des œufs.

4°) Les poussins mâles é poules pondeuses finissent à l’abattoir

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Si nous avons traité du sort des poules, qu’en est-il des mâles ?

Si les pondeuses sont sélectionnées pour leur productivité, les mâles de ces lignées de grossissent pas suffisamment vite pour satisfaire les besoins de la filière viande.

Ils sont donc évincés dès leur naissance, leur élevage n’étant pas aussi rentable que l’élevage de poulets de chair (filière dans laquelle ce sont les femelles qui sont évincées à la naissance).

Si des recherches sont actuellement menées afin de réaliser le sexage in ovo des poussins à naître, elles ne règlent pas entièrement le problème éthique.

Indépendamment du fait qu’on ignore à quel stade de développement on peut considérer qu’il serait « juste », selon plusieurs critères éthiques, d’interrompre le processus de reproduction, il existe de nos jours deux méthodes de sexage in ovo, dont la moins chère (et donc, celle qui sera privilégiée par l’industrie) est appliquée à un stade déjà bien avancé de croissance.

La première méthode, plus onéreuse, consiste à réaliser une amniocentèse, afin de déterminer génétiquement le sexe du poussin à naître. Elle peut être réalisée dès la ponte.

La seconde consiste, par technique infrarouge, à définir quelle est la coloration des plumes du poussin dans l’œuf, les mâles étant dotés de plumes plus foncés que les femelles. Autrement dit, le poussin est déjà bien formé, et n’est de loin plus au stade embryonnaire.

Notons toutefois que ces pratiques font suite à une décision gouvernementale, interdisant le broyage et gazage des poussins mâles, à horizon fin 2022 ; la France est l’un des premiers pays au monde, avec l’Allemagne, à imposer cette règle dans un souci de bien-être animal.

5°) L’œuf n’est pas essentiel à notre alimentation

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Si l’œuf présente des vertus nutritionnelles indéniables, étant destiné à fournir à un organisme en formation tout ce dont il a besoin pour se développer, il n’en est pas indispensable à notre alimentation pour autant.

Les études ne manquent pas, de nos jours, qui démontrent la viabilité d’un régime alimentaire végétalien équilibré, et la nécessité d’une supplémentation en vitamine B12 ne suffit pas, à elle seule, à justifier la consommation d’aliments d’origine animale.

N’étant pas nutritionnistes, ni médecins, nous ne nous hasarderons pas à vous fournir des règles en la matière, et nous comptons sur vous pour faire vos propres recherches sur la question !

Notre cas n’a bien sûr qu’une valeur d’exemple, et non de vérité absolue, mais toujours est-il que les deux fondatrices de la Pondation de Félicie, Florence et Lisa, entament respectivement leur 7ème et 11ème année de végétalisme (et de véganisme, hein ! On précise parce que les deux ne sont pas toujours systématiques) ; et pour l’instant, elles se portent bien 😉

Pour ce qui est des applications culinaires des œufs, et de leurs propriétés bien spécifiques, un peu de patience ! Ce sujet fera rapidement l’objet d’un autre article. En attendant, vous pouvez lire l’article que nous avons rédigé pour vegg2food dans sa Lettre d’Information sur les Alternatives aux oeufs.

Allons plus loin…

Si vous souhaitez réagir au sujet évoqué, sentez-vous libres de nous contacter. Nous vous répondrons de la manière qui nous semblera la plus juste possible, tâchant toujours de rester en adéquation avec nos valeurs, dans la posture la plus bienveillante possible.

En attendant, les poules vous remercient d’avoir pris le temps de réfléchir avec nous.

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